Pays de Redon

S'il est un obstacle à une gestion intelligente car coordonnée des milieux aquatiques, c'est bien l'absence de respect des contraintes liées à une vision globale passant outre le traditionnel découpage administratif: les AAPPMA gèrent indépendemment leurs baux de pêche et cela peut parfois se réveler assez conflictuel lorsque l'on évoque un bassin versant à cheval sur plusieurs fédérations, chacune ayant sa propre politique et sa propre vision à la fois de la pêche de loisir mais aussi et surtout de la gestion du patrimoine halieutique au sens large. De ce "clivage" illogique a tendance malheureusement à ressortir le pire, comme des dates d'ouverture du carnassier décalées, des alevinages "en double" et immanquablement les traditionnels "conflits d'usage" entre gestionnaires sur le long terme (priorité à des actions liées à la perennisation de la ressource) et gestionnaire sur le court terme (bassinage à gogo aux dates d'ouverture et nada le reste de l'année). Que dire encore de la multitude de "façons de voir" des divers acteurs indirectement liés au monde la pêche tels que les conseils généraux, les collectivités, les administrations telles que l'ONCFS ou encore la DDAF?

Parce que à cheval sur trois départements, le bassin versant de la Vilaine peut représenter l'exemple type de ce que j'évoque plus haut... A ceci près qu'il semblerait qu'un concensus moral existe entre les différents gestionnaires, qu'ils soient du 35, du 56 ou du 44. C'est tout du moins ce que j'ai ressenti lors du carnacarpe organisé en juin dernier sur l'Oust, mais aussi lors de mes brèves discussions avec Hervé Le Bouler, président du la gaule du Don (44) et vice président de la Fédération de Loire-Atlantique.

Il a ainsi été évoqué une volonté de rapprochement des différentes associations de pêche du bassin de la Vilaine autour du pays de Redon, une volonté pas toute récente. Bien que difficile à mettre en place tout du moins "administrativement parlant", rien n'empêche que moralement ce genre de rapprochement puisse avoir lieu, en particulier s'il est question d'une gestion raisonnée car concertée du bassin de la Vilaine et de ses affluents que sont l'Oust et le Don. Parmi les idées pouvant plus ou moins stigmatiser ce rapprochement, en tout cas à moyen terme, il y a la pêche de nuit...

A l'image du carnacarpe et de la démarche d'ouverture de l'AAPPMA du mortier de Glénac, la gaule du Don va probablement ouvrir son propre parcours de nuit sur le Don avec son propre carnacarpe comme outil de promotion de cette ouverture. J'ai demandé à Hervé ce qu'il pensait d'une extention progressive de ce parcours dans le temps vers la Vilaine, bref vers Redon... A priori il y a matière à reflexion car tout ne peux bien sûr être ouvert, cela n'est ni dans l'intérêt des autres pêcheurs, ni dans l'intérêt des carpistes, et encore moins dans l'intérêt de la rivière! Ceci dit, intelligement abordée, cette évolution n'a pas de raison de ne pas être... D'autant que si chaque AAPP, que ce soit du côté 35 (Claude DAVY) ou du côté 56 (Claude SOULAS...), suit cette démarche d'ouverture progressive, la réalité d'une gestion définitivement concertée par necessité sera enfin rendue évidente (la nécessité de gérer une activité mais aussi le milieu concerné au delà de toute idée de frontière!), et il s'agirait là d'une première en France dont beaucoup devrait s'inspirer, il serait temps!!! Je ne vous le cache pas, personnellement je rêve d'une Pêche de nuit étudiée dans les moindres détails (zones ouvertes, zones fermées, reglementation précise en vigueur pour limiter les abus ou au moins avoir la possibilité de "saquer" les abus, mise à contribution de cette possibilité de pêche nocturne dans une démarche de tourisme vert séduisante pour les conseils généraux, etc...) sur tout le secteur allant de Redon à Arzal ainsi que sur les affluents majeurs tels que le Don et l'Oust...

Afin d'en discuter plus avant, nous avons évoqué avec Hervé la possibilité d'organiser une réunion courant octobre à Guéméné. Cette réunion permettrait d'unir davantage nos rapports (inter AAPP mais aussi UNCM/AAPP) et de définir, ensembles, un projet pilote de rapprochement via la pêche de nuit. Je pense sans trop m'avancer que nous pourrons compter sur Bruno, délégué 14 et co délégué 56 pour l'UNCM ainsi que sur Franck, délégué 35 et co-délégué 56 pour l'UNCM.

A vous les studios, je vous écoute!

Si administrativement comme tu le soulignes, les choses sont un peu plus compliquées, en ce qui concerne les AAPPMA du bassin de vilaine elles sont beaucoup plus claires. Depuis 2001 elles se sont regroupées au sein de l’EASVA (Entente des A.P.P.M.A. du Bassin Sud Vilaine et de ses Affluents).
Les rencontres sont fréquentes, et les objectifs sont clairs : contribuer à l’harmonisation que nous souhaitons tous en ce qui concerne la réglementation, les dates, la gestion piscicole, les prix... et aussi faire face de façon groupée aux différents problèmes et menaces qui pèsent sur notre loisir.
Même si tout est loin d’être réglé, les actions sont de moins en moins isolées et contradictoires, et on voit en toute intelligence fleurir ici et là des projets communs.

Pour en fréquenter quelques-uns, je crois pouvoir dire qu’il existe encore des hommes plus soucieux de faire évoluer le monde de la pêche plutôt que de défendre quelques autres intérêts dont seuls eux et les Dieux connaissent le secret.
Tout n’est donc pas perdu.

Pour la réunion concernant le projet que tu décris plus haut, je ne peux évidemment pas parler pour tout le monde, mais je ne pense pas m’avancer beaucoup en te disant que cela ne doit pas poser de problème particulier.

merci David pour avoir évoquer avec tant de conviction le sujet pays de redon et son harmonisation halieuthique et PAT pour avoir aborder EASVA

c'est un sujet que nous menons de front depuis 2002 et qui nous tient tous à coeur
je voudrais ici souligné les objectifs et contours de EASVA(Entente des Aappma du bassin Sud de la Vilaine et des Affluents crée en 2001(12000pêcheurs))pour alimenter le débat tout en rappelant les contextes dont on s'attache a préservé leur rôle


Préambule :Une structure existe: ONEMA, FEDERATIONS, AAPPMA .Elle est adaptée aux organisations administratives et politiques. Elle est conforme aux textes en vigueur . Les pêcheurs y sont représentés démocratiquement .
La notion de gestion par bassin versant ne remet pas en cause les structures politiques du pays ,des régions, des départements ,des communes .Il n'y a pas de raisons pour changer celles des pêcheurs. Les politique à travers les SAGE ont réussi à s'adapter à l'impératif évident de gestion de l'eau par bassin versant. Les pêcheurs n'ont pas d'autre solution que de s'adapter à cette nouvelle façon de travailler qui est positive pour les milieux aquatiques .Elle va dans le sens de nos intérêts halieutiques.
L'E.A.S.V.A provoque cette démarche d'adaptation. Notre premier objectif est d'exister et d'être reconnu par les fédérations. Cette étape est engagée. Des liens sont créés . La présence de nos membres au sein des trois fédérations est effectives (3 en FD56,3en FD 35 et 2 en FD 44 )

Notre pertinence
Nous représentons une adaptation de nos structures associatives avec la politique de bassin versant déployée par le SAGE
Notre structure interdépartementale nous permet d'impulser et coordonner des actions fédérales SAGE PDPG L ‘accés aux berges sur l'ensemble du bassin en s'affranchissant des barrières administratives et politiques . L'harmonisation des politiques des AAPPMA et des Fédérations est indispensable pour l'efficacité de tels projets .
L'E A S VA en tant que lien représentatif unique des trois fédérations est l'outil idéal sur le réseau hydrographique de la vilaine pour œuvrer à cette harmonisation .
Notre Rôle :
E A S.V.A contribue au dialogue des AAPPMA entre elles et avec leurs fédérations respectives
Elle mème des actions concertées et simultanées sur l'ensemble du bassin par la présence et la réactivité des ses adhérents sur le terrain.
Elle contribue aux débats aux seins des fédérations
Elle est le relais des actions fédérales sur le bassin
Elle propose aux fédérations des actions initiées localement avec l'avantage d'être discutées et en cohérence avec l'ensemble du bassin
Elle met en avant la solidarité des pêcheurs du bassin pour peser sur les décisions à prendre
Elle permet aux associations adhérentes d'avoir une vue d'ensemble du bassin : une connaissance mutuel des hommes, des territoires et des contextes halieutiques .
Elle favorise les contacts et les échanges locaux avec : les communes ,les agriculteurs et tous les autres utilisateurs de l'eau .On peut parler d'animation locale autour de l'eau
Elle engage des partenariats locaux avec d'autres associations environnementales sur les thémes de la qualité de l'eau ,de la protection des zones humides ,de la flore et de la faune envahissante, du respect du SAGE par les communes sur lesquelles nous avons nos baux (échanges,informations ).
Notre efficacité:
Notre efficacité est lié principalement à la reconnaissance de notre structure par les trois fédérations .Cette reconnaissance est fondamentale dans nos rapports avec les institutions .
Elle est également dépendante de la qualité de notre réseau dont l'organisation structurée doit permettre aux informations de circuler rapidement et librement dans les deux sens de son arborescence .Elle se situe aussi dans notre capacité à tisser des liens nécessaires et à rassembler les bonnes volontés ainsi que les compétences des conseils d'administration des AAPPMA adhérentes .Les 12 AAPPMA adhérentes doivent avoir l'impression de construire quelque chose ensemble sur le bassin de la vilaine avec les fédérations concernées

Des actions concrétes ont été réalisées et d'autres seront à venir

Très interessant ta prose (comme d'habitude).
Mais comme j'étais en vacances, puis très occupé par une reprise sur les chapeaux de roues je n'ai pu te répondre, mais je vois que mes 2 collègues s'en sont chargés, donc je serais bref puisqu'ils ont tout dit.
La création de L'EASVA remonte a quelques années suite a des discussions que j'avais eut avec Jacques Souchet (ancien président de Redon hélas disparu)
Nous avions fait le constat que les poissons ne connaissaient pas les frontières, c'est tellement évident que tous l'ignoraient.
Ce rapprochement avait été vu avec beaucoup de méfiance, forcément la règle c'est la concurrence (je vais en vendre plus que lui na !)
Et puis après quelque temps nous avons même réunis les 2 présidents 35 et 56 a Redon, le 44 c'est plus dur, Hervé faisait office de.
Quelques dossiers chauds ont été ainsi traités en commun (renouvellement des baux de pêche, avis commun sur les professionnels)
(dates d'ouvertures et fermetures pour les 3 départements)
(prix des cartes)
(protection de la civelle)
(herbes envahissantes)
(accès aux berges)
Tout n'a pas abouti, mais nous avons avançé, et nous continuerons car notre entente fonctionne bien malgré quelques divergences, mais le noyau dur anime et est lui assez d'accord.
Malgré tout ce qui reste a faire nous progressons et c'est bien la l'essentiel.

Je pense que vu le "cas particulier" du 44, le choix de fonctionner avec des AAPP proches (Hervé) plus qu'avec la FD à proprement parler a été la bonne solution pour noyauter cette union, d'autant que hervé est aussi d'une certaine façon délégataire privilégié quoiqu'indirect de la FD44... Cette EASVA est un exemple qui se doit je pense d'être mis sur le devant de la scène car, comme tu le dis, c'ést tellement évident que personne ne le sais.

Pour la réunion que je proposais courant octobre je m'y attèle dès que je parviens à revoir un peu la lumière du jour (boulot oblige en ce moment...). Cela sera de surcrois pour moi (et pour les autres de l'UNCM) l'occasion parfaite de nous familiariser avec cette fameuse entité séduisante qu'est l'EASVA.